Vers 18 mois de confinement? C'est la recommandation d'un prestigieux épidémiologiste

Des scientifiques britanniques de l’Imperial College de Londres estiment qu’il faudrait maintenir les mesures de confinement et de distanciation sociale jusqu’à 18 mois pour espérer en finir définitivement avec l’épidémie de coronavirus Covid-19.

Le gouvernement du Royaume-Uni a intensifié sa réponse, demandant aux citoyens de couper tout contact inutile avec d'autres personnes, après qu'une équipe de recherche britannique ait averti que sa stratégie antérieure entraînerait des centaines de milliers de morts. Mais ces experts ont également lancé un avertissement troublant aux pays du monde entier qui mettent en œuvre des mesures de confinement : pour être efficaces, elles devraient durer de 12 à 18 mois.

Lundi soir, le Premier ministre Boris Johnson a annoncé ce que beaucoup considéraient comme un changement brusque de la stratégie de son gouvernement pour lutter contre le nouveau coronavirus.

Alors qu'avant, les autorités disaient aux Britanniques de continuer à vivre plus ou moins comme d'habitude et de s'auto-isoler pendant une semaine si elles manifestaient des symptômes, toute la population est désormais invitée à cesser de voir ses amis et sa famille, à éviter les espaces publics comme les pubs et les restaurants et à s'auto-isoler pendant 14 jours.

Un membre du groupe de travail de la Maison Blanche a également cité la modélisation par des chercheurs britanniques, apparemment le rapport impérial, alors que les États-Unis ont annoncé lundi un renforcement de leurs propres règles de confinement.

Bien que les mesures ne correspondent pas à la quarantaine obligatoire imposée en Italie, en France et en Espagne, l'annonce de Johnson a rapproché le Royaume-Uni de la réponse internationale aux coronavirus après une semaine au cours de laquelle le pays semblait opter pour une stratégie unique.

Vendredi, le conseiller scientifique en chef du gouvernement a déclaré qu’en n’introduisant pas immédiatement des restrictions sur les voyages et la socialisation, le virus serait autorisé à circuler parmi les membres de la population en meilleure santé; son impact serait réduit en isolant ceux qui présentent des symptômes, permettant à la population britannique de développer une certaine «immunité collective».

Cela a déclenché un contrecoup de la part de certains immunologistes et épidémiologistes, qui ont fait valoir que la stratégie aurait des conséquences «graves».

Ces préoccupations sont nées d'une nouvelle modélisation des différentes approches de la distanciation sociale au Royaume-Uni et aux États-Unis, publiée lundi par l'Imperial College COVID-19 Response Team de Londres, qui conseille le gouvernement britannique.

Dans les deux pays, les scientifiques ont constaté que les types de distanciation sociale limitée que le Royaume-Uni avait mis en œuvre - une approche «d'atténuation» - dépasseraient les capacités maximales des systèmes de soins de santé «plusieurs fois». Au Royaume-Uni, environ 250 000 personnes mourraient du virus. Aux États-Unis, le chiffre se situerait entre 1,1 et 1,2 million.