[Résolu] Pour survivre à la sécheresse, les Afghans sont contraints de vendre ou marier leurs bébés

La pire sécheresse que l’Afghanistan ait connue depuis des décennies a contraint des dizaines de milliers de personnes à fuir leur domicile et oblige les familles à marier leurs enfants en échange d’une dot pour survivre, a annoncé mardi les Nations Unies.

Environ 223 000 personnes ont été déracinées de leurs maisons dans les provinces de Herat, Badghis et Ghor, dans l'ouest du pays, touchées par la sécheresse, selon l'agence de l'UNICEF pour l'enfance (UNICEF).

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a déclaré que les familles afghanes sautaient des repas, vendaient du bétail et s’installaient dans des villes où il était plus facile d’avoir accès à l’aide et aux services.

Certaines familles déplacées prennent des mesures encore plus drastiques, selon l'UNICEF, qui a documenté 161 mariages ou fiançailles d'enfants à Herat et Badghis entre juillet et octobre. Parmi eux, 155 étaient des filles et six étaient des garçons.

"La sécheresse est la pire depuis des décennies", a déclaré à la Fondation Thomson Reuters, Alison Parker, porte-parole de l'UNICEF.

"Les enfants deviennent la garantie."

Les familles reçoivent une dot qui peut atténuer leurs difficultés financières, après avoir perdu leurs moyens de subsistance et leurs avoirs, a déclaré Parker.

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L'ONU a annoncé que de nombreuses familles frappées par la sécheresse ont dû emprunter de l'argent pour payer leurs transports, leur nourriture et leurs soins de santé.

L’organisation caritative World Vision a déclaré que la moitié des ménages qu’elle avait enquêtés à Badghis en septembre affirmaient que le mariage des enfants était une mesure prise pour mettre de la nourriture sur la table en période de sécheresse.

Environ 11 millions de personnes, soit près de la moitié de la population rurale d’Afghanistan, seront confrontées à une «grave insécurité alimentaire» jusqu’en février, selon le système de classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC) utilisé par les organisations caritatives pour mesurer la faim.

"Des années de conflit civil et d'instabilité, ainsi que la dégradation sévère d'une grande partie du territoire, ont aggravé les effets de la sécheresse", a déclaré un rapport de l'IPC publié en août.

Outre les personnes contraintes par la sécheresse de quitter leurs maisons, un conflit entre le gouvernement et divers groupes armés, dont les Taliban, a déraciné au moins 282 000 personnes depuis le début de l'année, selon les Nations Unies.

La guerre qui a duré 17 ans a également dévasté le système éducatif afghan, selon un rapport publié mardi par la Coalition mondiale pour la protection de l’éducation, une alliance d’agences humanitaires incluant l’UNICEF et Save the Children.

Avec le nombre croissant d'attaques contre les écoles, les enseignants et les étudiants, le nombre d'enfants non scolarisés augmente pour la première fois depuis 2002, ont indiqué les agences.