Des huîtres contaminées par l’épidémie de gastro-entérite

Plusieurs bassins de production de coquillages sont arrêtés dans le Morbihan et la baie du Mont-Saint-Michel après contamination des huîtres par le virus de la gastro-entérite, tandis que les ostréiculteurs dénoncent la pollution des rejets côtiers.

En raison de la détection du «Norovirus», la cause la plus fréquente de gastro-entérite, tous les mollusques de la baie du Mont-Saint-Michel et de la zone de mollusques Hirel (Ille-et-Vilaine) «sont interdits de pêche, de collecte, d'expédition et de commercialisation jusqu'à nouvel ordre », a indiqué la préfecture d'Ille-et-Vilaine dans un communiqué après qu'une commande a été rendue le 3 janvier. Des rappels de produits ont également été effectués.

Dans le Morbihan, la préfecture a rendu quatre ordonnances similaires dans sept zones entre le 18 décembre et le 2 janvier, faisant état de «cas humains groupés» de maladie après avoir mangé des huîtres.

Le Comité Régional des Elevage de Coquillages (CRC) de Bretagne Sud dénonce la pollution des rejets côtiers et estime le nombre d'entreprises ostréicoles dans le Morbihan à 150, sur un total de 330.

«Nous avons eu un phénomène de gastro-entérite depuis Noël, mais les rejets ne sont pas toujours bien traités par les stations d'épuration et le virus se retrouve dans le milieu maritime, d'autant plus avec les pluies que nous avons eues », explique Philippe Le Gal, président du CRC, qui a demandé au préfet et à l'Etat d'enquêter sur les l'origine de cette contamination, notamment sur les systèmes d'assainissement.

Réunion du ministère

Dans une pétition lancée le 1er janvier, «l'Alliance des huîtres» du Morbihan réclame une «compensation substantielle pour tous les ostréiculteurs», impliquant l'État, qu'elle accuse d'être «incapable de protéger le littoral», mais aussi les communautés.


Les ostréiculteurs en colère

Le préfet du Morbihan Patrice Faure estime qu'il s'agit d'une crise passagère et peu fréquente liée à une combinaison de plusieurs facteurs, à savoir l'épidémie de gastro-entérite favorisée par les basses températures et les fortes pluies qui ont duré, «Avec des ruissellements qui ont alimenté des stations d'épuration et des systèmes d'assainissement collectifs, provoquant parfois des débordements dans les rivières ».

Une rencontre est prévue au ministère de l'Agriculture, a ajouté M. Faure, qui attend néanmoins "un retour rapide à la qualité des huîtres". Il s'agit notamment d'étudier la question de l'accélération de la recherche pour trouver un processus de décontamination rapide des huîtres et d'explorer des options de compensation.
Un inventaire de l'ensemble des systèmes de traitement du département, collectifs ou non, est également prévu pour revoir la priorité des travaux à réaliser en cas d'urgence: mise en place de zones tampons avant traitement, redimensionnement des stations d'épuration, etc.

Le stockage des coquillages est également à l'étude pour permettre aux ostréiculteurs atteints de norovirus de poursuivre leur activité en cas de crise.