Alerte sur les implants contraceptifs retrouvés dans les poumons

Implants contraceptifs retrouvés dans les poumons : l'Agence sanitaire appelle à la vigilance


Selon un nouveau rapport de cas, l'implant de contraception d'une femme qui avait disparu de sa place dans son bras s'est retrouvé dans son poumon.

La femme de 31 ans a eu un implant contraceptif inséré dans son bras en 2017, selon le rapport, publié le 9 juillet dans la revue BMJ Case Reports.

Ce petit appareil en forme de tige est placé sous la peau et libère une dose constante d'hormones dans la circulation sanguine pour éviter une grossesse. Le dispositif dure jusqu'à cinq ans, après quoi il doit être remplacé, selon Planned Parenthood.

La femme avait déjà utilisé des implants contraceptifs sans aucun problème - elle avait reçu son premier appareil en 2010 et un remplacement en 2013. Mais avec son implant le plus récent, elle a commencé à avoir des saignements vaginaux anormaux. Pour cette raison, les médecins ont prévu de retirer l'implant; mais quand ils ont essayé de trouver l'appareil dans son bras, ils ont réalisé que ce n'était pas là où il aurait dû être, selon le rapport.

Une radiographie a révélé que l'implant s'était déplacé du bras de la femme vers son poumon gauche.

Une telle "migration" d'un implant contraceptif est très rare, selon les auteurs. Mais cela a déjà été signalé. Dans un rapport publié en 2017 dans la revue Obstetrics & Gynecology Science, des médecins en Corée ont décrit le cas d'une femme de 37 ans dont l'implant contraceptif a également migré de son bras vers son poumon, selon Business Insider.

Les femmes peuvent être plus exposées à la migration des implants si l'appareil n'est pas placé correctement dans leur bras. Par exemple, si l'implant est placé trop profondément sous la peau, il peut se déplacer dans une veine et se déplacer vers le poumon, selon les auteurs du nouveau rapport. Un exercice vigoureux après la mise en place de l'appareil peut également augmenter le risque de migration, ont-ils déclaré.

Les procédures d'insertion du dispositif "ne devraient être entreprises que par des personnes ayant une formation appropriée", ont écrit les auteurs du rapport de 2017. "Les complications ... sont rares entre les mains de professionnels de la santé familiarisés avec les techniques [d'insertion]."

Dans le cas présent, la femme a subi une intervention chirurgicale pour retirer l'implant de son poumon. L'opération a été couronnée de succès et elle n'a subi aucune complication, selon le rapport.

Les implants contraceptifs ne sont pas les seuls dispositifs contraceptifs qui peuvent «migrer» dans le corps dans de rares cas. En 2017, des médecins en Chine ont signalé le cas d'une femme dont le DIU s'est déplacé de son utérus à sa vessie.

L’autorité sanitaire a initié l’été dernier un arbitrage au niveau européen pour réduire le risque de migration de l’implant. "Cette procédure vient de s’achever et va conduire dans les prochaines semaines à un renforcement de l’information et de la formation à la fois des professionnels santé et des femmes vis-à-vis de ce risque", précise l’ANSM dans son communiqué.

"Une lettre sera adressée aux professionnels pour rappeler l’existence d’un risque de lésions neuro-vasculaires au site d’insertion (pouvant se manifester par des fourmillements ou des troubles de la sensibilité dans la main) et de migration de l’implant notamment dans l’artère pulmonaire, potentiellement liés à une insertion profonde ou incorrecte de Nexplanon. Les femmes devront être informées de ces risques en amont de la consultation de pose", poursuit l’agence sanitaire.

Désormais, avec les nouvelles directives, les femmes se verront remettre au moment de la pose de l’implant, une carte patiente complémentaire à la notice. Elles y seront invitées à vérifier une à deux fois par mois la présence de l’implant et à contacter rapidement leur médecin ou leur sage-femme si elles ne le repèrent plus au toucher.

D’ici là, l’ANSM invite toutes les femmes porteuses d’un implant contraceptif Nexplanon à s’assurer par une palpation délicate qu’il est bien en place. Dans le cas contraire, il est nécessaire de consulter.